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dyslexie orthophoniste

Voici l’interview très intéressante d’un orthophoniste que j’avais faite quand j’avais rédigé mon mémoire étudiant sur le thème de la dyslexie. Je vous la partage : elle permet de bien comprendre la notion de dyslexie, les difficultés liées au diagnostic et surtout la différence avec l’illettrisme ou des problèmes d’orthographe qu’il ne faut surtout pas confondre ! La dyslexie ne se diagnostique pas n’importe comment et suit une procédure bien précise.

Michèle Revol, 57 ans, est orthophoniste et s’est installée à son propre compte à Toulouse depuis cinq ans. Auparavant, elle était orthophoniste et formatrice à l’hôpital Trousseau où elle avait formé une centaine de stagiaires. Elle a  accepté de répondre à mes questions et je la remercie pour m’avoir accordé de son temps :


Que faut-il retenir de la définition de la dyslexie ?

La dyslexie, c’est quelque chose de très particulier. Dyslexie, « dys » veut dire « dysfonctionnement », la « lexie » veut dire « mot ». En gros, c’est des inversions, des confusions, des difficultés à placer les lettres les unes par rapport aux autres dans le mot, ou carrément le mot dans la phrase.

Il y a des tas de théories. Il y a des théories généticiennes. On a fait faire des IRM au niveau du cerveau et on a vu en effet qu’il y a certains lobes qui étaient plus touchés que d’autres, mais c’est des examens très très poussés. Moi, j’ai envie de faire pour deux enfants que j’ai, mais je ne le ferai pas parce que ça coûte très cher. Mais ça c’est des choses très particulières. La dyslexie « courante » que tous les orthophonistes font, c’est ça. Tous les enfants qui ont du mal à apprendre à lire optent pour la dyslexie. Non. La dyslexie c’est quelque chose de très particulier.

Á partir de quand on commence à poser le diagnostic chez l’enfant ?

Il faut déjà se heurter à la formation des mots. La dyslexie, ça ne concerne que la lecture, or c’est à partir du CP. En général, ce sont des enfants qui ont au moins 6 ans, qui sont en CP ou en CE1. Au CP, ça dépend de la méthode de lecture. Si c’est une méthode semi-globale, alors ils mélangent tout. Il n’est pas dyslexique du tout. Il n’a pas pris conscience que les lettres avaient un rôle les unes par rapport aux autres. J’en ai eu un autrefois, au lieu de me dire « bisous », il m’a dit « bicyclette ». La lecture n’est pas quelque chose de flou, c’est quelque chose de très précis justement.

Comment se déroule un bilan orthophonique pour la dyslexie ?

Alors c’est très compliqué, ça dépend du trouble présenté. On ne peut parler de dyslexie que quand l’enfant sait lire. Avant, on ne peut pas car on ne sait pas. La dyslexie, c’est quelque chose de très particulier dans l’apprentissage de la lecture. Il peut avoir des problèmes de l’apprentissage de la lecture qui ne sont pas de la dyslexie. Tout à l’heure, j’étais en consultation d’un petit garçon qui ne rentre pas dans la lecture parce que la méthode de lecture ne lui convient pas. On peut en général se rendre compte pendant l’année du CP. La plupart du temps, c’est l’institutrice qui constate certains troubles ou ce sont les parents. Ou les parents nous appellent directement ou ils demandent aux médecins traitants puisque c’est pris en charge par la sécurité sociale et donc à ce moment-là, les parents viennent nous voir avec une ordonnance du médecin où il y a marqué bilan orthophonique et rééducation si nécessaire. Alors cette ordonnance là, elle est valable pour tous les troubles qu’on rencontre et dont on s’occupe. Mais on ne peut réellement savoir ce trouble que si on a fait ce bilan. En général, on a souvent des gens qui appellent dans le courant du CP-CE1. La lecture, il faut plein plein de choses pour apprendre à lire. Là, une fois qu’on voit l’enfant, je pense à celui que j’ai vu tout à l’heure, il m’est envoyé par l’ORL, ce qui est déjà une première chose parce que c’est la première chose que je demande c’est si il entend bien. Si il y a un problème de l’audition, il faut déjà régler le problème de l’audition avant de régler le problème de la lecture, donc le faire aider dans un cas de surdité. On prend l’état d’un enfant qui entend bien, qui voit bien. Si il n’y a pas de problèmes de comportements importants avant pour savoir comment s’est passé l’école en maternelle. Et si vraiment là on a des choses très spécifiques, là on fait le bilan. On commence déjà par prendre contact. Il y en a quelques uns qui se bloquent, y en a d’autres pas du tout. Une fois que l’enfant est rentré, je ne commence pas par la lecture. Je commence par discuter un peu avec lui, faire autre chose. J’essaie de voir si ce qu’on appelle les pré-requis de la lecture sont là. Si tout ça c’est normal, on passe au niveau de la lecture. Ou l’enfant déchiffre bien ou bien il nous invente n’importe quoi, parce que la méthode de lecture lui a appris comme ça.

Un bilan avec un orthophoniste se fait en combien de séances ?

Un bilan, ça peut durer entre l’interrogatoire de la maman et du papa, ça dure en général une heure, une heure et demie. Ou je sais tout de suite s’il l’est ou s’il ne l’est pas. Si il ne l’est pas, je ne m’en occupe pas sauf dans certains cas très particuliers. Si il l’est, ça dépend des places qu’on a. Mais c’est très rare. Si je prends quelqu’un, si il manque comme complément par rapport à mon bilan, je le fais après. Il y a l’expérience qui compte aussi. Je sais au bout d’une heure et demi à qui j’ai affaire quand j’ai l’enfant devant moi. Je vois si l’enfant bouge ou pas. Je prends toujours le papa ou la maman, ou les deux en même temps, la première fois. Pour voir comment ils réagissent par rapport à leurs enfants.

Pour la rééducation, elle nécessite combien de séances en moyenne ?

Si vous avez des enfants avec un QI tout à fait normal, dans une famille bien, si par exemple ils vous confondent que b est d et m est n, là en quelques séances, c’est terminé. Maintenant, si il y a réellement des difficultés, ça peut durer une année, ça peut durer deux ans…

Quel est le pourcentage de dyslexiques parmi vos patients ?

Là, je ne peux pas vous dire… Dans mon cas à moi, c’est tellement varié chez moi. Il y a des tout petit, il y a des personnes très âgées. Comme je vous l’ai dit, la vraie dyslexie, c’est hyper rare.

[On estime à 6 % de dyslexiques de la population, ça ne paraît pas beaucoup ?]

Je ne sais pas… Les problèmes d’apprentissage de la lecture, en tout cas, il y en a beaucoup plus que 6 %… Des vrais dyslexiques, il n’y en a pas beaucoup. Alors des troubles d’apprentissage de la lecture, oui. Je vais vous dire en février, j’ai dû faire 30 bilans pendant les vacances. Je n’en ai pas pris un seul. Ce n’est pas à cause d’un manque de place. C’est parce qu’ils en avaient pas besoin. Je prends réellement en éducation les gens dont les troubles qui nécessitent une rééducation. La dyslexie, ce n’est qu’une petite partie de l’orthophonie. Des vrais dyslexiques, j’en ai très peu.

Vous arrive-t-il de collaborer avec les instituteurs ?

Toujours. Moi j’ai besoin de savoir dans quel milieu les enfants vivent, leur milieu familial. J’ai besoin de savoir comment ils se comportent à l’école. J’ai besoin de savoir ce qu’en pensent les instituteurs. J’ai besoin de savoir ce qu’en pense le médecin traitant. Donc c’est pour ça qu’il y a un bilan. Moi je ne peux pas dire réellement un diagnostic après le bilan que j’ai fait moi.

Pour moi, la dyslexie c’est quelque chose de très particulier. Pour un orthophoniste, ça peut être aussi un simple trouble d’apprentissage de la lecture. Pour un instituteur, ils ne savent pas exactement ce que c’est. Mais moi, je suis toujours en contact avec l’école, c’est trop important, je ne travaille pas seule. Pour connaître quelqu’un, j’ai besoin de savoir dans quel milieu il évolue. Bon quelquefois, vous avez des enfants qui savent en entrant ici qu’ils vont être « jugés ». Ils font des choses impeccables. Je prends les cahiers, je prends toujours les cahiers de l’école ou l’avis de l’instit, et je m’aperçois là si c’est un peu n’importe quoi. Donc c’est un enfant qui est capable de faire en se maîtrisant, mais… La lecture, ce n’est pas toujours bien agréable, il y a des enfants qui s’en fichent complètement de ça. Donc c’est tout un contexte. La dyslexie pour moi ce n’est pas quelque chose de « pof » on est là. C’est comme tous les troubles d’ailleurs.

Est-ce que vous recevez des adultes dyslexiques ?

Tout à fait. Je fais la même chose mais là je pousse un peu mon investigation. Je parle du vécu professionnel, comment ils ont ressenti ça, ce qu’ils ont vécu comme scolarité. Les vrais dyslexiques, c’est vrai que c’est très long à rééduquer. Il y en a qui découvrent… enfin c’est un mot qui ne me convient pas tout à fait, quand les gens ne lisent pas. En général, ça s’arrange très bien. Dans la dyslexie, il y a ce que vous voyez, les difficultés d’apprentissage mais il y a tout le reste à côté, comme tout le monde. On a été élevé d’une certaine manière et donc il reste des choses. Bon, donc tout ça c’est lié. Je vois la dame que j’ai vue tout à l’heure, son petit garçon est fils unique, elle ne supporte pas qu’il ne sache pas encore complètement lire. Et en plus, elle le surcouve. Donc ce gamin, il n’a pas du tout envie de dormir. Or apprendre à lire, ça veut dire aussi grandir.

Les adultes passent des tests aussi ?

On ne fait pas le même genre de test si ils sont en CP ou si ils sont en 6ème ou en 3ème. Quand ils sont en 6ème, en 3ème ou quand ils sont adultes, on leur fait lire des textes. Et on leur demande la compréhension du texte, ce qu’on ne demande pas en CP dans la mesure où ils sont en train de déchiffrer, donc ils ne peuvent pas tout comprendre en même temps. Parce qu’apprendre à lire ça veut dire déjà savoir déchiffrer, ensuite mémoriser, ensuite comprendre. L’apprentissage de la lecture ça se poursuit sur des années. Bon alors il y a toujours des clichés de ceux qui savent très bien lire, mais ils ne comprennent pas toujours ce qu’ils lisent, enfin ce n’est pas dramatique de ne pas comprendre. Mais on ne sait vraiment lire que si on arrive à comprendre ce qu’on dit. Il y a des gens qui lisent avec leurs yeux, il y a des gens qui lisent tout haut, c’est vraiment un domaine vaste et contradictoire.

Savez-vous quel est le milieu social des enfants que vous accueillez ?

C’est très variable. C’est très mélangé. Ça fait partie du bilan. Je pose ce genre de questions. J’ai besoin de savoir par exemple si le gamin ne porte pas le même nom que le père ou la mère. J’ai besoin de savoir pourquoi. Alors il y a desfois des choses où on n’a pas envie de me le dire. Alors j’attends et je découvre quelquefois longtemps après. [Ça peut vous aider par rapport à quoi ?] Par rapport à l’attitude que je dois avoir par rapport aux enfants et aux parents. Puis il y a des enfants qui sont plus ou moins faciles ou très difficiles. C’est très compliqué. [Les enfants de milieu défavorisé ont plus de problèmes de lecture ?] Par exemple, j’ai deux collègues de la ville, là-bas, il y a beaucoup d’enfants qui viennent du Mali, du Bénin. Ces enfants là sont quand même défavorisés, parce que les parents ne peuvent pas s’en occuper au niveau des devoirs, au niveau du langage. Actuellement, les parents s’occupent moins des enfants qu’avant, ils les laissent devant la télévision, les enfants n’ont plus de vocabulaire maintenant.

En France, il y a environ 2,5 millions de personnes illettrées. Comment faites-vous dans le diagnostic pour ne pas confondre le cas d’un vrai dyslexique et le cas d’une personne illettrée ?

Je vous l’ai dit, la dyslexie c’est vraiment quelque chose de particulier dans l’ordre des lettres et des mots. Le dyslexique peut écrire un mot d’une manière et quelques lignes après, il l’écrira autrement sans même s’en rendre compte. Quelqu’un qui est illettré n’a pas eu en général la possibilité d’apprendre à lire correctement. Je pense par exemple à des enfants Maliens. J’ai des petits enfants en CP qui parlent très mal mais ce n’est pas de leur faute. Les mamans qui nous attendent, quand j’essaie de leur expliquer quelque chose, elles ne comprennent pas non plus. Et si à la maison, ça n’évolue pas, alors là, ça peut aboutir à l’illettrisme. Le papa et la maman qui ne savent pas lire non plus, et si il n’y a pas un grand frère ou une grande sœur pour l’aider, on risque de bloquer à l’apprentissage de la lecture. Mais normalement, dans la vraie dyslexie, l’enfant apprend à lire. Et c’est que quand on sait lire et que les problèmes persistent, qu’on s’aperçoit qu’il a des troubles. Parce qu’en CP tous les enfants ont du mal à reconnaître certaines lettres, ce qui est parfaitement normal. Donc après notre rôle à nous est de déterminer ce qui est nécessaire à rééduquer et ce qui n’est pas.

La méthode d’apprentissage de la lecture peut elle causer des cas de dyslexie ?

Alors je ne crois pas. Ça ce serait plutôt des problèmes d’apprentissage de la lecture. Parce que la vraie dyslexie, c’est quelque chose qui est innée. C’est pour ça que je vous parlais d’IRM, de choses par rapport à ces examens. On voit des zones différentes par rapport aux lobes du cerveau qui sont plus ou moins touchés. Ce sont des examens tellement chers qu’on ne peut pas se permettre de faire ça pour tout le monde. Je pratique plutôt ce qu’on appelle la méthode phonétique et analytique, j’ai appris à lire à tous mes enfants de la famille, maintenant ce sont tous des grands, il y en aucun qui fait des fautes d’orthographe. Avant, on utilisait plus la méthode semi-globale parce qu’en définitif c’était tellement plus facile, un enfant apprenait par cœur et puis après on tirait des mots. Et seulement après il s’est habitué à apprendre par cœur.

Á votre avis, est-ce que le fait qu’un enfant soit étiqueté dyslexique peut entraîner des formes de discrimination à son encontre ? Si oui, lesquelles ?

Je pense que là on peut d’abord s’en occuper un peu moins. Et puis si ça persiste ce sont des enfants qui ne peuvent plus suivre normalement leur cursus, alors il y a équipe éducative sur équipe éducative. Et après on peut les placer dans des structures un peu parallèles. Mais en général, ce n’est pas de la dyslexie pure, c’est lié à d’autres troubles, des problèmes de langage oral, de problèmes familiaux, un QI qui est en un peu deçà de la normale.

Et comment se passe le diagnostic pour un enfant dont la langue maternelle n’est pas la langue française ? Celui-ci pourra rencontrer plus de difficulté dans l’apprentissage de la lecture…

Logiquement si la personne a suivi des cours, elle ne devrait pas avoir trop de difficulté au niveau de la lecture comme les dyslexiques. Eux, c’est plus des erreurs typiques persistantes comme les confusions de certaines graphies proches au niveau phonétique et/ou visuel. Après c’est effectivement compliqué si l’enfant est dans un contexte bilingue et qu’il est dyslexique car on peut parfois ne pas déceler son trouble en la mettant sur le compte du contexte familial. Donc on va quand même le rééduquer en tenant compte de ses forces et de ses faiblesses dans les différentes habiletés. Ce sera surtout à la rééducation qu’on verra si c’était juste un problème d’enseignement adéquat de la lecture. Si l’enfant n’a plus de difficultés et progresse très rapidement, on saura que ce n’était pas un enfant dyslexique. Car les enfants dyslexiques ont des problèmes toute leur vie en gros puisque ce trouble est durable.

Et la dysorthographie, la dysphasie ? Sont-elles distinctes de la dyslexie ?

La dysorthographie, c’est la suite de la dyslexie. Dysorthographie, c’est des fautes d’orthographe. On ne distingue pas. Pour moi, c’est lié. Il y a d’abord la dyslexie, on ne peut pas être dysorthographique si on n’a pas été dyslexique, parce que c’est vraiment très rare, quelqu’un qui confond les lettres ou qui inverse des lettres uniquement en orthographe. Ou alors il peut avoir des problèmes de vision, par exemple entre les b et les d, les m et les n, mais si il ne les confond pas en lecture, ça ne m’étonnerait pas qu’il les confonde en orthographe. [Et pour la dysphasie ?] Pour la dysphasie, c’est autre chose, c’est des difficultés, un grand retard de parole et de langage qui dure. Parce que jusqu’à 5 ans, tous les enfants qui vont en maternelle peuvent avoir des retards de parole et de langage. La dysphasie c’est un trouble du langage oral qui continue même après 7 ans. Un trouble du langage oral peut entraîner des difficultés pour apprendre à lire comme peut faciliter l’apprentissage de la lecture quand il voit des lettres et qu’ils ont compris, ça les aide à mieux à parler. Donc là, si vous voulez, que parler de la dyslexie, la dysphasie n’a pas avoir directement.

Est-ce que vous connaissez des orthophonistes qui traitent la dyslexie d’une manière différente de la vôtre et qui ont une opinion différente de la vôtre sur la dyslexie ?

Certainement. Moi j’ai été beaucoup allée former les étudiants, donc c’est plutôt à eux qu’il faudrait demander (sourire). J’ai eu une chance inouïe quand j’ai commencé les études d’orthophonie, c’est de tomber sur des maîtres de stage, c’est-à-dire des gens qui vous enseignent leur profession, des gens extraordinaires qui étaient Madame Suzanne Borel-Maisonny, qui est la créatrice de l’orthophonie en France, et toute son équipe que j’ai très bien connue. Et en dernière année d’orthophonie, on fait un stage dans un hôpital, et moi j’ai été la dernière année à l’hôpital Trousseau et j’y suis restée jusqu’à l’année dernière. Et là, j’ai formé des centaines de stagiaires.

Quels obstacles pouvez-vous rencontrer lors d’un diagnostic ? Est-ce que ça vous est déjà arrivé de changer un diagnostic en cours de route ?

Je vais vous raconter une anecdote. J’ai eu un jour un petit garçon dont la maman était prof. Le garçon est très adorable et ne connaît pas son papa. La maman vient me voir en me disant : « Mon gamin est en CP, il ne sait pas lire du tout, qu’est-ce que vous pouvez faire pour lui ? ». J’ai répondu à la maman : « Ecoutez, je vais tenter l’expérience, je ne dis pas que je vais réussir, mais je vais tenter ». Puis un jour, le gamin était là, il ne voulait pas lire, je lui ai cassé les pieds, ce qui s’appelle vraiment casser les pieds. Un jour, je me suis tellement rendu compte que je lui ai dit : « Ecoute, j’en ai assez, je ne sais pas comment je peux t’aider. Ça ne marche pas ». Puis il me demande : « Est-ce que je peux aller sur tes genoux ? ». Ben je lui dis : « Pourquoi pas ? ». Je le prends sur les genoux, bon c’est des choses qu’on ne fera plus maintenant, parce que avec ces histoires de pédophilie, on se méfie. Donc je commence à lui lire une histoire. Puis tout d’un coup, il me dit : « Arrête ». Je me dis : « Qu’est-ce que j’ai fait ? ». Et il me dit : « Est-ce qu’on peut aimer les enfants et aimer lire les histoires ? ». Ben je lui demande : « Pourquoi ? ». Il me répond : « Quand je rentre de l’école, Maman est allongée sur le canapé en train de lire, si je veux aller lui faire un câlin, elle me dit non car elle est en train de lire. » Donc la lecture pour lui est égale à « Maman elle ne m’aime pas ». Bon, c’est un raccourci. Donc vous voyez, si je ne lui avais pas dit que c’était à moi de lire et lui de venir sur mes genoux, alors je ne l’aurais jamais su, j’aurais continué à me casser les pieds avec ce gamin qui savait lire en réalité. Il me dit : « Tu sais, je sais lire mais je ne veux pas le montrer ».


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