Le deepwork désigne une méthode de concentration intense sur des tâches complexes sans distraction. Popularisé par Cal Newport, ce concept mise sur la capacité à produire un travail de haute qualité en un minimum de temps. À l’ère des notifications constantes, le deep work devient un atout précieux.
Il favorise la créativité, la productivité et l’apprentissage rapide. S’initier à cette pratique, c’est reprendre le contrôle de son attention. Découvrons à travers cet article les grands bienfaits du deepwork.
DÉFINITION : C’EST QUOI LE DEEPWORK ?
Le deepwork* signifie « le travail en profondeur » et désigne la capacité à travailler intensément dans un état de concentration maximale à l’abri des sources de distraction.
Il nécessite sur une journée des séances de plusieurs heures de travail, d’une heure à trois heures, voire plus en fonction de l’ampleur et de la nature de votre projet.
Il s’oppose au « travail superficiel » qui gangrène le monde moderne, où les gens éprouvent de plus en plus de difficultés à se concentrer sur un travail durant plusieurs heures d’affilée. Les sonneries de nos smartphones, nos impulsions à lire nos messages, les notifications incessantes des réseaux sociaux, rendent aujourd’hui le travail en profondeur de plus en plus improbable.
C’est le travail superficiel qui prédomine au quotidien, on commence une tâche, on s’interrompt au bout de cinq minutes, on reprend avec effort avant de s’arrêter à nouveau à cause d’une nouvelle notification. Au final, on aura travaillé seulement une demi-heure sur notre projet, comme c’est le cas de millions de personnes qui luttent chaque jour pour se concentrer sur une tâche.
* Cal Newport, professeur de sciences informatiques à l’université de Georgetown, est le premier à avoir inventé le concept de « travail en profondeur » dans son livre Deep Work : Rules for Focused Success in a Distracted World (2016).
DEEPWORK : UN TRAVAIL EN PROFONDEUR POUR LA QUALITÉ
Il faut pourtant rappeler que le deepwork est à la base de tout succès :
- Toute grande œuvre humaine, que ce soient des inventions et créations, de Michel Ange à Bill Gates, est le fruit de milliers d’heures de travail.
- Nos diplômes obtenus proviennent de nos réussites aux examens scolaires, aux centaines d’heures de concentration à rédiger nos dissertations, mémoires, thèses.
- Aucune réalisation humaine, qui brille par sa qualité, ne peut naître d’un travail superficiel et découle forcément d’un travail en profondeur.
Généralement, quand un travail est mal fait (exemples : un site web bâclé, un poème raté, une peinture maladroite), c’est que nous avons passé peu d’heures dessus et avons été victimes de nombreux problèmes de concentration.
D’où la nécessité de réhabiliter le deepwork dans une société moderne qui valorise le divertissement et tend de plus en plus vers une généralisation du travail superficiel, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes.
On est dérangé toutes les cinq minutes par les notifications des réseaux sociaux. On préfère recourir à Google pour rédiger nos courriers et nos dissertations, à l’intelligence artificielle et à ChatGPT pour aller plus vite.
La vie n’a pas de sens si nous n’arrivons pas à nous concentrer pour travailler sur les projets qui nous tiennent à cœur et susceptibles de nous procurer un avenir meilleur et heureux.
DEEPWORK : UNE AFFAIRE D’ÉTAT D’ESPRIT
Le deepwork, c’est avant tout un état d’esprit :
- C’est le type de travail le plus sain et qui rend honneur aux qualités intrinsèques d’un individu.
- Le deepwork apporte de la forte valeur à ce que nous produisons contrairement au travail superficiel.
- On en retire un sentiment de bien-être et de satisfaction plus grande pour ces heures consécutives et productives.
- Plébisciter le deepwork, c’est donner un sens à la vie et voir la réalisation de ses projets et rêves.
Seul un travail en profondeur peut apporter tous ces bénéfices et nous amener vers la réussite personnelle, professionnelle, financière. Adopter le deepwork comme mode de vie ne signifie pas pour autant travailler tout le temps ! C’est juste considérer que le travail en profondeur doit prendre le dessus sur le travail superficiel quand on veut mener un projet à son terme.
TRAVAILLER … MAIS AUSSI FAIRE DES PAUSES !
Il est indispensable de s’accorder des moments de repos et de récompense. Le corps et l’esprit humain ne sont pas des machines, ils ont besoin de temps pour « recharger la batterie ». Par exemple, interrompre son travail toutes les deux heures et faire des pauses de dix minutes pour se divertir ou faire ce qu’on aime. Que ce soit boire un verre d’eau, se relaxer ou faire une activité physique. Idéalement loin des écrans de smartphone qui fatiguent déjà nos yeux. Il n’y a pas de productivité durable sans repos compensatoire !
Si le cerveau ne fait que travailler en permanence, il fatigue et prend des risques pour sa santé comme le burn out. Il a besoin de s’oxygéner pour entretenir ses facultés cognitives. Le sport, la méditation, les exercices de respiration, sont les meilleures activités pour oxygéner le cerveau et améliorer sa concentration.
5 minutes de pause par heure pour les besoins physiologiques :
- L’hydratation, boire de l’eau pour maintenir ses capacités cognitives.
- L’étirement musculaire, le mouvement, surtout si on a un travail assez statique. Se lever, se déplacer, pour préserver sa santé et maintenir son énergie.
DEEPWORK + PAUSES = CONCENTRATION ABSOLUE
L’être humain est fait pour bouger. Il n’est pas dans sa nature de rester assis toute la journée devant son bureau. Sept heures d’affilée en étant immobile sur une chaise, c’est tout le corps biologique à l’état d’arrêt. C’est contre-nature. La position assise prolongée minimise la dépense énergétique et ralentit le métabolisme. Les conséquences sur la santé seraient nombreuses et néfastes : effet négatif sur la colonne vertébrale, mauvais pour les muscles et les membres, oxygène et circulation sanguine insuffisants, réduction de la combustion des graisses. Une étude de l’American Cancer Society** en 2010 affirme que le taux de mortalité d’une personne assise plus de 6 heures par jour était 20 % plus élevé que celui d’une personne assise seulement 3 heures par jour. Il y a 50 % de risques supplémentaires de souffrir de diabète et de développer des problèmes cardiovasculaires***.
D’où l’importance d’alterner une position assise prolongée avec une position debout et quelques mouvements même pendant quelques minutes ! Beaucoup de personnes passent quotidiennement 7 ou 8 heures assises au travail. Au bureau, il est recommandé de multiplier les incitations et les occasions de se lever, au moins toutes les deux heures pour marcher un peu. Comme par exemple, en profiter pour aller aux toilettes ou faire un tour à l’extérieur pour respirer l’air pur. L’activité physique contrebalance les effets pervers de la sédentarité.
Le deepwork, c’est alterner des phases de plusieurs heures consécutives de travail (1 h à 4 h), entrecoupées de dizaines de minutes de pause et de mouvements.
Le deepwork nécessite en parallèle de prendre soin de sa santé globale. Il faut bien avoir conscience que l’être humain est fait pour bouger, respirer, manger, dormir. S’il reste longtemps immobile, mange mal au quotidien, dort peu la nuit, cela peut avoir des répercussions nocives sur sa santé mentale et donc sur ses capacités de concentration.
** https://academic.oup.com/aje/article/172/4/419/85345
*** https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22890825
DEEPWORK : DONNER UN SENS Á SON TRAVAIL
Le deepwork implique un travail à haute intensité, il ne doit pas pour autant être dépourvu de sens. Certes, nous ne faisons pas la plupart de nos tâches avec plaisir et un but profond : rédiger un mémoire, créer un site web, mettre en forme des documents, écrire un rapport de stage… Elles sont souvent imposées par nos études ou par nos supérieurs. Cela ne nous empêche pas de trouver un sens à ce travail, du moins une source de motivation.
En effet, le meilleur moyen de rester concentré longtemps sur un travail, c’est d’être sincèrement motivé par ce que l’on fait, voire d’essayer de l’accomplir avec le cœur. Si on y voit peu d’intérêt, si on s’ennuie, il est clair que les phases de déconcentration et de décrochage seront fréquentes tout au long de la journée. C’est logique !
Par conséquent, dans tout deepwork, pour favoriser une concentration durable, ayez toujours un but à poursuivre, une source de motivation à moyen ou long terme. Demandez-vous « pourquoi » vous le faites vraiment. Cet état d’esprit favorise le sentiment de satisfaction et la capacité à surmonter toutes sortes d’obstacles. Une personne ne donne le meilleur d’elle-même que lorsqu’elle trouve la tâche intéressante ou passionnante.
Par exemple, vous êtes étudiant en langues étrangères et vous devez écrire une dissertation en anglais sur les avantages et inconvénients de la mondialisation. C’est un sujet ô combien épineux et ennuyeux pour vous. Vous pouvez utiliser ces hacks pour vous motiver.
* Trouver une source de motivation à moyen ou long terme :
décrocher le diplôme tant convoité, faire le job de vos rêves, gagner un beau salaire, voyager en maîtrisant cette langue étrangère, savoir draguer des touristes femmes en anglais…
* Trouver une source de motivation à court terme, se récompenser :
s’accorder une séance de cinéma une fois le devoir fini, faire une randonnée en montagne le week-end, manger un bon repas avec des amis au restaurant, s’autoriser à dépenser 100 euros pour se faire plaisir en centre commercial…
Seul vous connaissez vos besoins et envies. Trouvez des idées cohérentes et raisonnables pour vous aider à rester motivé et concentré tout au long de votre travail. Développez votre programme de motivation avec des exercices de visualisation positive. Faites une liste de succès à atteindre. Ce sont des conditions indispensables pour réussir surtout quand on s’attaque à du deepwork !
CONCLUSION :
Adopter le deepwork, c’est choisir de travailler avec intention et efficacité dans un monde saturé de distractions. Cette approche permet de libérer tout son potentiel cognitif et de produire un travail réellement significatif. En cultivant la concentration, on gagne en clarté, en performance et en sérénité. Le deepwork n’est pas une contrainte, mais une liberté retrouvée. C’est un investissement durable pour mieux réussir, durablement.
Nombreux sont les gens qui se démotivent en cours de route à cause de l’ampleur d’un travail. Pour entretenir la motivation sur la durée, rien de mieux que de se servir d’un tableau de motivation pour noter ses objectifs réalisés et visualiser concrètement ses avancées. C’est toujours plus motivant de travailler quand on voit les tâches précises à faire et surtout les résultats. De plus, ce genre de tableau aide à développer des automatismes et des routines pour ancrer cette habitude de travailler en deepwork.
Nous proposons d’ailleurs différentes ressources gratuites dans notre rubrique Outils en ligne pour vous aider à réaliser un tableau de motivation ou à optimiser votre concentration : Grille d’objectifs, Outils de reprogrammation mentale, MP3 d’auto-hypnose…