Précocité intellectuelle
Ayant travaillé dans l’Éducation Nationale, j’ai souvent eu affaire à des enfants dits « précoces » ou « surdoués ». Une fois, dans mon ancien collège, lors d’un atelier d’aide aux devoirs, j’avais repéré au bout de quelques secondes un élève surdoué à sa façon de parler et de raisonner, d’employer des termes abstraits ou de résoudre rapidement un problème complexe de façon intuitive. Pendant les pauses, il préférait aller au CDI pour lire des bouquins, faire des recherches sur ses sujets de prédilection, l’astronomie et la préhistoire, tandis que les autres adolescents étaient dans la cour de récréation à discuter et à jouer entre camarades. Sa mère présente ce jour-là m’avait confirmé que son fils était bien « détecté » suite à un bilan psychologique. Elle ne voulait cependant pas que son fils aborde ce sujet dans les discussions à l’école car la précocité intellectuelle reste évidemment un thème des plus tabou, n’attirant généralement que des réactions de rejet ou d’incompréhension. De plus, le terme « surdoué » dérange souvent les différents interlocuteurs et on préfère des expressions à valeur d’euphémisme comme « précoce » ou « haut potentiel ». (suite…)